Avant de faire tourner les chemises, il a bien fallu que Zebda se fasse connaître. Fondé en 1985, les Toulousains prennent leurs temps pour sortir leurs 1er opus. Il faut dire que, du début du groupe à la pause qu’il a entériné en 2003, Zebda s’est démarqué par son engagement très prononcé, particulièrement pour sa ville, qui lui prend beaucoup de temps. Comme chaque groupe alternatif et politiquement révolté, ils accepteront avec plaisir les distinctions d’institutions peu révolutionnaires que sont les NRJ Music Awards et les Victoires de la Musique.

Certains groupes se forment à l'école, vraisemblablement pas Zebda

Zebda a déjà un style bien à lui: entre rock et reggae, les Toulousains n’ont su que choisir. Du coup, c’est un mélange des 2, totalement convainquant, qui nous est proposé. Niveau parole, c’est parait-il engagé, mais les seuls paroles que j’ais pu un tant sois peu distingué consistaient à traiter les policiers d’alcooliques. On remarque d’ailleurs que dans la musique francophone, notamment le rap, on peut clamer haut et fort qu’on fume du shit et boit tous les alcools imaginables a longueur de journées: c’est considéré comme cool. Par contre: traiter un policier d’alcoolique, c’est le mettre plus bas que terre. Logique démagogique quand tu nous tiens!

Des paroles confuses, une musique puissante et unique, Zebda nous fait une démonstration de force et élimine d’un premier jet n’importe quelle concurrence présente dans ce style. Un Cd qui n’aura pas le succès qu’il mérite, même si, malgré la superbe dynamique de « l’Arène des Rumeurs » on peut regretter que presque aucune chanson ne se distingue réellement. Exception faîte de « Mala Diural (à la Skabyle) ».

6/10