Yom, c’est tout d’abord Guillaume Humery, un petit gars qui, après avoir écouté Pierre et le Loup à 5 ans, décide qu’il jouera de la clarinette.
Tout s’enchaine: conservatoire à 9 ans, Klezmer Nova à 16, petit Guillaume fait rapidement preuve d’une bonne dose de talent. Il se fait appeler Yom, probablement avec la naïve illusion qu’un nom exotique, ça aide pour choper des filles.
Bref, il collabore avec le top et se décide enfin, en 2008, à sortir son 1er album: New King of Klezmer Clarinet.
(si vous aimeriez en savoir plus sur sa biographie, l’excellent site www.zikanina.blogspot.com vous raconte tout)
Voyons ce qu’en disent les plus grands critiques français contemporains:
« (…) Cette manière si particulière de conjuguer l’humour et le mysticisme qui est très juive, très yiddish, très klezmer. » Eliane Azoulay (Télérama).
Un grand merci à Télérama qui nous rappelle donc qu’être juif donne toujours lieu en France à être la cible d’un tas de clichés. Manquerait plus que son père soit banquier. Maintenant qu’Eliane nous a rassuré sur le fait que cet album était plein de ce fameux humour juif, il est temps d’écouter et de ce fendre la poire.
Environ 50 minutes plus tard, force est de constater que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de faire LOL en écoutant l’album. Sache Eliane, si tu nous lis, que je suis navré de te contredire. Je ne sais que trop bien que Télérama est le fleuron de la critique musicale.
A défaut, j’ai pu constater ô combien New King of Klezmer Clarinet est impressionnant. Non seulement cet album ravira les non-initiés comme les plus fins connaisseurs de la musique Klezmer, mais avant tout il annonce l’arrivée d’un génie.
Mélancolique, mais jamais à l’excès. Vif, festif et piquant, mais tout en nuance. L’album doit s’écouter d’une traite, car il vous plonge alors dans un univers bien particulier: le votre. Fermez les yeux et laissez vous transporter là où votre imaginaire vous guidera. Dans une charrette de tsigane, au milieu d’un champ en Ukraine ou au sommet des montagnes des Balkans: peu importe, c’est beau.
Pas de chant, des instruments assez effacés comparés à la clarinette, autant dire que Yom est un roi dont les musiciens ne sont que des vassaux chargés de mieux encore faire ressortir sa splendeur.
Il est dit que l’album est un hommage à Naftule Brandwein, pionner de la clarinette klezmer aux Usa en 1920 et autoproclamé King of Klezmer Clarinet. Le titre de l’album ne serait alors qu’un sarcasme.
A mon sens, c’est faux, si Yom a intitulé son album New King Of Klezmer Clarinet; c’est tout simplement que le King: c’est lui.
Pour conclure, sachez qu'on l'a vu en concert il y a quelques mois, et si ma dulcinée prend son courage à 2 mains, elle vous en fera un compte rendu. Mais pour résumé, il serait mentir qu'il s'agit peut-être d'un des meilleurs concerts que j'ai vu, car il s'agit réellement du meilleur concert (pas forcément de la meilleure salle et de la meilleure ambiance par contre).
8.5/10