Formé en 1958, le groupe se compose de Clifford (batterie, basse), Cook (guitare, basse, batterie), John Fogerty (guitare soliste, harmonica, chant) et Tom Fogerty (guitare, chœur). Ils ont alors entre 13 et 16 ans et jouent des reprises dans les bars locaux.

Ils devront attendre 1967 pour entrevoir le chemin de la gloire. Entre-temps, ils ont enregistré quelques singles sous différents noms, mais sans atteindre de succès suffisant pour que Tom arrête son boulot à l’usine et les autres leurs études. Sans compter l’armée qui prive le groupe de Clifford et de John pour un an. A leur retour, en 1967, à la demande du nouveau propriétaire de leur maison de disque, ils adoptent définitivement leur nouveau nom de scène: Creedence Clearwater Revival, et sortent leur 1er album qui s’écoule rapidement à plus d’un million d’exemplaire. Les gars sont lancés, et n’ont même pas eu besoin de passer à « la nouvelle star ».

Le groupe, pour le moment, a acquis un relatif succès. Lorsque Bayou Country, le 2ème album, sort dans les bacs, il devient une légende. Ben ouais, être, d’après le magazine Rolling Stone, le groupe le plus populaire des Etats-Unis de l’époque, rester 13 semaines dans le top 10 des meilleures ventes, et faire Woodstock, ca en impose. On pourrait rajouter que depuis, ils sont rentrés dans le Rock and Roll Hall of Fame et que la plupart de leurs Cd sont disques de platine et pleins d‘autres choses du genre, mais ca n’a pas d’importance.

Pour les francophones purs et durs, « Bayou Country » signifie approximativement le pays des marécages. Et c’est bien trouvé, car on se croirait effectivement dans le Mississipi, un Etat plus connu pour son blues, ses marécages et ses alligators que pour ses restaurateurs japonais.

Qui aurait pu croire que des gars avec cette dégaine auraient été capables de tant !

Sur cet album d’environ 35min se trouve 7 titres dont une reprise : « Good Golly Miss Moly », la chanson la plus rock’ n’roll. Ce titre est celui qui transmet le plus d’énergie, voire de fureur. Les Creedence ont enfin percé, et ils veulent que tout le monde l’entende. Encore que, cette rage se ressent aussi dans d’autres chansons mais de façon plus subtile.

L’énergie n’a pas comme unique vecteur la voix de John mais également l’instrumentation, exceptionnelle de créativité, de justesse voir parfois d’audace. Notamment dans « Graveyard Train »: une chanson qui occupe le ¼ de l’album en durée, et où John Fogerty se permet de montrer qu’il est non seulement un talentueux compositeur, un excellent chanteur et guitariste, mais également qu’il peut se permettre de placer des solos d’harmonicas quand il veut, pour ensuite chanter par-dessus un accompagnement à faible volume, avec une voix tellement rauque qu’on croirait qu’il vient de rentrer de 3 semaines de travail à la mine, 100 mètres sous terre.

A mon sens, Born on the bayou est la chanson la plus importante de cet album bien qu’elle n’eut pas le succès de Proud Mary. On y perçoit comme un prémice de l’orientation future du groupe, plus rock’ n’ roll, mais avec sa touche personnelle. Sa touche « bayou » sans doute.

9/10