Dans la lignée de tous les groupes français se déclarant plus ou moins ouvertement anarchistes, guérilla poubelle offre un album on ne peut plus bâcler. Vouloir abolir l‘Etat c‘est une chose, le remplacer par des musiciens incapables d’apporter la moindre nuance sur 30 minutes d’album, (oui, un musicien anarchiste se doit de ne pas trop bosser afin de lutter plus efficacement contre le capitalisme), c‘en est une autre.

A ces énergiques musiciens s’agrège, bien entendu, un chanteur tout aussi survolté. Son « chant » ne vous fera pas verser des larmes de rires ou de tristesse mais plutôt de consternation au vue des paroles qui transmettent un coup de gueule d’une violence au moins égal à celui auquel Michel Drucker nous habitue à chaque apparition télévisée. Encore faut-il pouvoir les écouter, car la voix de Till est, sinon inaudible, au moins franchement désagréable.

Rappelez-vous, les victimes de votre lycée avait la même dégaine

On pourra rétorquer que le punk n’a pas vocation à être mélodieux, ça ne me parait suffisant pour justifier une telle absence apparente de travail sur un album. Histoire d’appuyer mes propos d’une vanne gratuite, allez voir leurs photos, on imagine mal que le temps gagné à ne pas travailler leur musique ait été consacré à améliorer leur look uniformément crade.

Même si Guérilla Poubelle ne nous a certainement pas offert l’album de l’année 2007, on ne peut reprocher à ses membres de ne pas avoir de convictions. En effet, il semblerait que, malgré leur relative notoriété, ils n’en ont jusqu’à présent jamais profiter pour augmenter le tarif de leurs CDs et de leurs places de concerts, et leurs différents produits dérivés sont à des prix très abordables.

0.5/10