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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 08:54

http://www.devoir-de-philosophie.com/images_dissertations/120284.jpg

 

 

En 1975, Rafael Kubelik, aux commandes de l’orchestre symphonique de la radio bavaroise, revisite les opus 46 et 72 des Danses Slaves de Dvorak. 

 

Voyage à travers le temps: Fils d’aubergiste, il parvient, à la suite de ses études, à intégrer l’orchestre du Théâtre National de Prague comme altiste. On notera d’ailleurs qu’entre quelques compositions de génie, il se permit d’être le directeur du Conservatoire national de musique à New York puis du Conservatoire de Prague: un beau CV.

Mais revenons au moment qui nous intéresse : vers 1878, Brahms introduit Dvorak auprès de son éditeur. Ce dernier lui suggère de reprendre l’idée des danses hongroises de Brahms, Dvorak se met donc à écrire les danses slaves. Le Nationalzeitung en disait alors: « Quiconque trouve un joyau sur la voie publique est tenu de faire état de sa découverte. Je demande au lecteur de lire ces lignes dans cette perspective ». Il semblerait qu’il y eut une époque où les journaux savaient écrire sur la musique (savaient écrire tout court à vrai dire). 

Alors que la 1ère série de Danses Slaves fut écrite dans un élan de nationalisme, la 2nde , datée de 1886, était l’œuvre d’un Dvorak bien plus expérimenté, et surtout ayant dépassé les frontières de l’empire austro-hongrois. 

 

Un extrait de ce qu’en dit High Fidelity (1976): «Le rubato de la n°2 est le plus voluptueux de toutes les intégrales, et Kubelik ne sombre pas pour autant dans la lourdeur de la version isolée de Stokowski… »

Vous n’y comprenez rien n’est-ce pas? Moi non plus. Il faudra pas s’étonner que personne ne s’intéresse à la musique classique si ce genre de critiques est censé nous donner envie. Et comme dirait l’autre: a bon entendeur coucou!

 

 

Pour être franc, je m’y connais autant en musique classique que la plupart des mecs: c’est-à-dire que je mets les 4 saisons de Vivaldi sur mon mp3 pour épater les filles intellectuelles. Du coup, j’ai bien été obligé de faire appel à wikipédia pour vous donner l’instrumentation. Globalement, il s’agit de 2 flutes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 4 cors, 2 bassons, 2 trompettes, 3 trombones, des percussions et le quintette à corde.

Vous l’aurez compris, Dvorak met le paquet, et s’inspire de musique tant tchèque que serbe, slovaque, ou même ukrainienne.

 

Evidemment, ni vous ni moi ne connaissons, par exemple, la musique serbe de la fin du 19ème siècle, donc on doit se contenter de croire les experts sur parole. 

 

Mais, peu importe, la musique est tout simplement magnifique: tantôt mélancolique, tantôt festive, le manque d’esprit global dans l’œuvre devient un atout. Et quel atout! Chaque morceau est une surprise, toujours plus belle, toujours plus rafraichissante. Non cette musique n’est pas couverte de poussière. Non les radios de musique classique ne devraient pas faire avoir à passer uniquement des pubs pour bien préparer sa retraite ou choisir son cercueil à l’avance. Non, non et non! Ce disque est la preuve, si preuve il fallait, que la musique classique est à la portée de toutes les oreilles. 

 

Ecouter les Danses Slaves de Dvorak, ce n’est pas vouloir devenir adulte par tous les moyens, ni même être un péteux se sentant trop bien pour le rock ou le rap. Ecouter ce disque, c’est comprendre pourquoi chaque génie de la musique, peu importe son genre, se réfère toujours de près ou de loin à la musique classique. Apprécier ce disque, c’est voir l’histoire sous un nouveau jour, c’est accepter que la musique est intemporelle, c’est percevoir que la musique est à l’humanité ce que le cœur est à l’homme.

 

9/10

 

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