Qu’Est-ce que nous apprend la pochette?
Il s’agit de musique traditionnelle de la Finlande de langue suédoise, plus particulièrement inspirée de ballades médiévales et menuets suédois de Finlande. Eh ben ça promet.
Les paroles évoquent les transformations de l’être. On veut bien vous croire, pour ce qu’on maitrise le suédois (ni même la suédoise, et ça c’est déjà plus regrettable).
Quant au nom de l’album, les brèves notes accompagnant le guide nous indique que «Faire Grimborg» désigne un rituel où il fallait parvenir au milieu du dédale pour secourir une jeune fille. A en croire internet, cette expression vient elle-même d’une ballade qui tournait pas mal en Scandinavie, à l’époque où un bon nombre de ses habitants faisaient pas tourner que des ballades, avec ou sans le consentement des belles. On se distrait comme on peu.
Si le groupe existe depuis 1994 et a déjà produit 4 albums (celui-ci étant leur 3ème), les musiciens n’ont pas toujours été les mêmes. Pour «Grimborg» , on a le droit a 4 musiciens: une au chant/violon/vièle, un aux percussions, un à la viole/mandoline, et un au didgeridoo/slideridoo/guimbarde.
Si j'intitule cette photographie "pornographie gothique", le nombre de visites va tripler!
Préparez-vous, on entre dans une autre univers.
Au 1er abord la musique peut sonner un peu fausse, voire même parfois frisant avec le mauvais goût. En effet, certains morceaux, lancés à toute allure, se meuvent parfois en plein milieu pour partir dans des assonances à vous en faire recracher votre déjeuner à même le sol.
Passé ces rares contretemps (qui représentent quand même bien la moitié des titres de l’album), vous découvrirez une musique qui aurait pu être malheureusement oubliée, mais que des groupes comme Gjallarhorn ont le bonheur de maintenir en vie, tout en y apportant la modernité nécessaire pour que nos tendres oreilles ne deviennent pas des anachronismes ambulantes. Le didgeridoo apporte bien sûr une saveur à laquelle peu de gens peuvent résister, mais c’est avant tout sa combinaison avec tous les autres instruments, apparaissant et disparaissant à tout moment, et le nombre infini d’interactions qu’offre la grande diversité instrumentale du groupe, qui ne vous laissera pas indifférent.
Si le terme musique du moyen-âge fera autant bander les gothiques qu’elle repoussera les humains, il ne faudra pas s’arrêter à cette simple dénomination. Il est des groupes qui parviennent à transcender les époques et les frontières par leurs talents et leurs foies, Gjallarhorn en fait partie.
7/10
