Le fameux groupe de hip-hop fut fondé à Nantes (en Bretagne malgré les dires des méchants) en 1995. 73 Touches est leur 2ème réel album, mais il compte déjà quelques Ep, Maxi, et une solide réputation de bête de scène. Dès lors, il montre que les studios lui réussissent bien aussi.
Du hip-hop d’accord, mais Hocus Pocus apporte aussi à son édifice des éléments de jazz et soul. Tout d’abord, on note une réelle intelligence des textes, portées par des voix originales, agréables et un débit variable du classique au très rapide.
Suspectés par beaucoup d’être trop politiquement correct, les Nantais, ont, au contraire, la sagesse de tailler et détailler la société et la vie à coups de métaphores, et pas de « nique ta mère ».
Tant en anglais qu’en français, 73 Touches traduit une maitrise de la composition rare, à mon sens, dans le hip-hop français (tout du moins dans celui médiatisé).
Néanmoins, si on ne trouve aucune mauvaise chansons, certaines sont bien en dessous de ce qu’on peut attendre d’un groupe capable de nous sortir quelque chose comme « Comment on Faisait? ».
Le groupe se cherche-t-il ou a-t-il choisi de s’orienter dans l’expérimental? Seul eux le savent, mais la formule -fusion entre instrumentation jazzy de haut calibre, scratch en masse, beats percutants et textes tant incisifs que désabusés- marche plutôt bien.
Album auto produit + bretons - Nantais + originalité + jazz - qualité hétérogène + hip-hop français - potentiel sous-exploité = 6