Airskin, ça vous dit quelque chose? Non, rien? C’est votre dernier mot? Bien permettez-moi de vous dire que vous devriez avoir honte de vous alors. Airskin est tout simplement le groupe apparu en 2009 le plus important de la scène française (mais anglophone), et D.Blue peut-être le meilleur album de 2011.
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Dithyrambique me direz-vous (je sais bien que vous êtes obligés d’aller taper « dithyrambique définition » pour comprendre la phrase, on en est tous passés par là)! Vous avez tort, je suis aussi objectif que me le permet le fait que ce soit le groupe qui nous a envoyé gratuitement son album. Blague à part, ces 4 sympathiques (en tout cas par mail) personnages ont demandé à être jugé en toute objectivité, alors ce sera le cas.
Mais quel est-ce groupe bon sang de bonsoir ?
Fondé en 2009 puis après un remaniement d’effectifs, ils sortent leur 1er album autoproduit et disponible gratuitement sur la toile. Il s’agit donc d’un chanteur/guitariste/claviériste, d’un guitariste tout court, d’un batteur et d’un bassiste. Le titre de l’album fait référence au nom initial du groupe.
Mais pourquoi accepter de critiquer un groupe apparemment bien banal?
Bien oui, vu la composition du groupe, et en ajoutant à cela qu’ils chantent en anglais, c’est pas typiquement quelque chose qui se démarque. Et alors quand ca chante en anglais je vous en parle même pas. Oui mais bon, en attendant que les Arctic Monkeys nous contactent (c’est vraiment juste pour mettre un lien vers un autre article du blog et faire du clic, vu ce qu’ils sont en train de devenir je tiens pas à avoir de leurs nouvelles), on se contente de ce qu’on a.
Comme Airskin a eu l’amabilité de nous contacter, on va essayer de faire les choses correctement, voire sobre (donc non tu ne tomberas sur cet article en tapant « musique pour défoncé » ou « conseils de musiques à écouter après le 4ème joint », mais si tu cherches un peu dans ce blog tu trouveras la réponse à tes questions).
Puisqu’ils se présentent eux-mêmes dans tous les forums qu’ils squattent pour se faire de la pub comme un groupe de rock psychédélique (vous êtes vraiment grillés les gars, employer la 3ème personne du singulier ne leurre personne), on abordera D.Blue comme tel.
On commence dont par « Cigarette », qui n’a surement pas été composé après avoir fumé une cigarette, mais vous plonge doucement dans l’atmosphère. Une fois immergé la chanson commence, et à peine avez-vous eu le temps de vous dire que c’est pas mal du tout qu’on arrive sur « House Before The Death », qui, malgré sa durée de 13 minutes, est loin d’être ennuyeuse. Que ce soit le solo de guitare ou la ligne de basse, vous en aurez pour votre temps.
Bon, vous planez pas mal, vous êtes heureux de la douce fin de cette 2ème piste, et puis bim! « Watch Out », la 3ème tracks démarre plus funky que les précédentes. Un peu répétitive et pas excessivement originale, elle n’en demeure pas moins agréable à l’écoute, même si la qualité du son m’a parut un peu diminué.
Avec « D.Blue Sun », on revient dans l’esprit qui me parait plus correspondre véritablement à l’album. C’est-à-dire posé, pointu au niveau des instruments, et avec une utilisation assez clairvoyante des cymbales par le batteur qu’on ne manquera pas de féliciter. Là encore la qualité du son est un peu en dessous des 2 premières pistes, mais reste largement bonne.
In The Head n’est pas le genre d’hymnes qui vous trottera toute la journée dans la tête (n’hésitez pas à le dire si les jeux de mots pourris vous lassent), mais peu s’en faut. En effet, on rentre là dans la vision beaucoup plus rock’roll du groupe, et ici avec beaucoup de brio que sur la 3ème piste. On les suspectera quand même d’avoir pioché des rifs de guitare d’autres morceaux, car ca parait vraiment trop bon pour être vrai. A ceci s’ajoute le chanteur et quelques effets sonores des plus pertinents qui portent la marque de bonhommes qui s’y connaissent vraiment bien.
Enfin, avec Ocean Mer, on retombe dans le psychédélique pur et mou (à cause de pur et dur, t‘as saisis?). Même si la voix n’est pas forcément des plus agréables au début, elle est ensuite distillée merveilleusement dans le matraquage du charleston. A la moitié du titre on tombe dans un délire ou le chanteur devient une sorte de poète français à moitié enragé. Certains regretteront que la voix soit peu audible par rapport au reste de la musique mais l’effet n’en est plus que réussie car la concentration de l’auditeur augmente et saisit alors toutes les subtilités d’Airskin. Les 2 dernières minutes partent ainsi dans ce qu’on peut se figurer comme un tsunami d’ordures ménagères dans un monde post-apocalyptique, et c’est furieusement jouissif.
Les 2 dernières pistes sont des pistes « cachées », alors peut-être n’aurez vous jamais l’occasion de les entendre, et tant pis pour vous, vous vous contenterez d’imaginer.
D’abord « The End », chanson instrumentale de 6 minutes qu’on verrait bien joué dans un bar posé, un cocktail a la main. Pas un titre des plus original cependant.
On finit en beauté avec « Bluesberry Fields », le plus bel hommage au rock américain qu’on puisse concevoir. Certains pourraient penser que je me laisse aller, mais cette chanson est véritablement ahurissante tant par son schéma pas des plus évident à comprendre et l’instrumentation qui sonne comme un live au sein duquel on aurait enlevé les fans qui beuglent et qui t’empêchent d’écouter la chanson (mais tu payes quand même le Cd 18 euros, allez comprendre…).
D.Blue est tout simplement un album plus aphrodisiaque qu‘une corne de rhinocéros, plus profond que le trou de la sécurité sociale et plus planant qu’un deltaplane (au bout de 3 pages word ca devient dur de trouver des comparaisons qui tiennent la route).
Si l’on doit mettre une note à l’album, ca sera un 8,5/10, car Watch Out et The End sont quand même des titres un peu déjà vu et revus. Evidemment, si l’on tient compte du fait que c’est autoproduit, gratuit, et qu’il s’agit de leur 1er album, on met un 10 sans hésiter.
Alors, Airskin, plutôt les nouveaux Strokes ou les nouveaux Radiohead?
Ni l’un ni l’autre, c’est bien mieux.
Cette vidéo n'a que 27 vues pour le moment, faites que ca change au lieu de m'emmerder avec vos enfants soldats.